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mercredi 1 mai 2024

The Rolling Stones – Live At The Wiltern (2CDs+1DVD)(2024)

 




Le 8 mars 2024, peu après la sortie d’un album studio somme toute dispensable (« Hackney Diamonds »), les Rolling Stones sont de retour dans les bacs avec un élégant box-set intitulé « Live at the Wiltern ». Il contient 2 CDs et 1 DVD, mais d’autres formats sont disponibles sur le marché.

 

L’album est consacré à l’intégralité d’un show de 2002. Vingt-deux ans se sont écoulés entre l’enregistrement et la mise sur le marché ; une paille, l’épaisseur d’une génération ; c’était alors un autre monde où les Stones n’étaient déjà plus ce qu’ils furent durant les 70’s … et pourtant leur magie fut une nouvelle fois au rendez-vous. Ouvrez vos cages à miel, « Live at The Wiltern » est, contre toute attente, encore du nectar.

2024. Anthumes, en récurrente habitude récente, les Stones raclent leurs fonds d’archives sonores et vidéo, focalisent sur leurs concerts d’antan, recensent et offrent ceux atypiques ou légendaires, présentés, souvent à justes raisons, comme magiques. Ils y vont de la remastérisation grand luxe et convoquent un son impeccable. Le procédé leur est devenu une habitude marketing, peut-être trop facile, voire même polémique, si ce n’est qu’à chaque fois, loin de médire et de se moquer …. on y trouve de quoi attirer le chaland, lui plaire, le laisser penser qu’il n’a pas gaspillé ses pépettes dans des redites lassantes.  Parmi les plus récents albums concernés par le lifting : « Live at the El Mocambo» et « Grrr ! Live » qui, loin d’être inintéressants, ravivent la flamme des aficionados.

La machine à voyager dans le temps remonte, cette fois-ci, en début de millénaire. Ce soir-là, le 4 novembre 2002, au décours des 117 dates-stadiums du « Forty Licks Tour » le combo fait escale au Wiltern Theater de Los Angeles pour un show en petit comité. 2000 places à peine. Ça change des grands stades habituels. On y voit et entend des Stones (presque) intimes, à taille humaine, loin des écrans géants backstage. C’est vrai qu’avec 2000 personnes, on se sent (MDR) entre potes, chez eux, sur le ton d’une conversation badine, entre amis en train de se faire un scrabble.

Sauf que ce show aurait pu ne pas avoir lieu. La rumeur coure que la salle appartient à Donald Trump qui affirma aux médias que le combo était venu en toute amitié, rien que pour lui, que sans lui … Bref, la colère jaggerienne, qui réfuta tout terrain d’entente, n’est pas encore retombée et les Stones ont été à deux doigts de mettre les bouts.

L’occasion s’impose de ressortir de la naphtaline des morceaux moins souvent interprétés sur scène (« Live with me », « Stray cat blues », « Dance part 1 », « Rock me baby » …etc). Foin des hyper-tubes habituels qui passent à la trappe du « Prenez-pas-peur-çà-sera-pour-la-prochaine-fois » (« Satisfaction », « Street fightin’ man », « Sympathy for the devil » … etc). Quelques survivants néanmoins, à titre de rappels, histoire de marquer le coup («Brown sugar » (?), « Honky tonk woman » … etc). D’autres de ci de là ponctionnés que les Stones-de-base-addicts connaissent sur la pointe des oreilles. Le propos est plaisant. On se plait à retrouver ces petits oubliés qui ne le sont pas tant que çà.

La curiosité de l’album est la longue et puissante envolée soul de « Everybody needs somebody to love » avec Solomon Burke en guest-star (il assurait la première partie, semble t’il).

Les deux heures de vidéo, en DVD inclus, apportent l’étonnant et plaisant constat qu’à une scène à dimensions enfin humaines Jagger associe un jeu de scène moins théâtral, moins caricatural, moins sauvage et viscéral, plus discret et épuré (tout est relatif) et que sa voix, un tantinet moins « m’as-tu-entendu », à laquelle il offre plus d’attention, s’en trouve bonifiée. Itou pour les duettistes gratteux (Richards + Wood) qui tendent leurs jeux vers plus de technique et d’authenticité. Pas de marée humaine frémissante devant une scène de trois mètres de haut, pas de Jagger marathonant sans fin comme un essuie-glaces auto d’un bout de la scène à l’autre ; pas de gradins à perte de vue.

Des Stones en frissons intimes avec leur public … et çà c’est géant. J’ai kiffé.


 

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